Esprit collectif et pragmatisme, indispensables piliers du BIM
Mardi 12 octobre, le REX BIM Tour a fait étape à Dole, en Bourgogne-Franche-Comté. Depuis la grande salle lumineuse de la Commanderie, en bordure du Doubs, table-ronde et retours d’expérience ont mis l’accent sur l’esprit collectif et le pragmatisme nécessaires à la réussite de tout projet BIM.Dole2021« J’ai commencé par croire que le BIM ce n’était que la maquette numérique, mais au fur et à mesure de mes rencontres et des projets, j’ai compris l’importance du coopératif et de l’humain dans le BIM ». Ce témoignage formulé par Elie Bouche, architecte et gérant de l’Atelier des Montaines, résume assez bien la teneur des débats qui ont eu lieu lors de cette 11ème étape du REX BIM Tour. « On a d’abord veillé à ce que nos collaborateurs montent en compétences sur des logiciels, alors que le BIM va au-delà, a très vite confirmé Frédéric Larrive, directeur de l’IPTIC, Institut de promotion de l’ingénierie et du conseil. C’est surtout une question d’organisation, de méthodes de travail, de nouvelle dynamique d’échange. »
Recul
Dressé près de trois ans après le démarrage du REX BIM Tour, ce constat prouve que l’appropriation du BIM a récemment franchi une nouvelle étape en termes de maturité. Alors qu’en 2018, les premiers intervenants découvraient les outils et les process et regrettaient le manque de formation technique des acteurs, ils prennent aujourd’hui du recul, alertent sur les écueils à éviter et pointent les axes prioritaires à définir. Lesquels ne sont pas exclusivement techniques !
Cette analyse argumentée du BIM, de ses atouts et de ses dérives, a rendu très intéressantes les discussions qui ont eu lieu lors de la table ronde consacrée aux étapes clés d’un projet BIM, du point de vue de la maîtrise d’ouvrage. Ainsi, quand Oubeid Aloui, chef de projet au Conseil départemental du Doubs a expliqué les objectifs du système d’information patrimoniale dont il pilote la conception, ou quand Jean-Luc Leguay, directeur Architecture et Bâtiment à Grand Besançon Métropole, a insisté sur la nécessité d’une démarche pragmatique de gestion des bâtiments publics : c’est à chaque fois un discours objectif, de vérité que les participants ont voulu tenir.
Vérité
Si le BIM est censé optimiser les étapes d’un projet, faciliter les échanges de données, fluidifier les processus de travail, « on constate aujourd’hui un écart entre les principes et la réalité », a même noté avec franchise Julien Mercier. Vice-président en charge de l'Innovation et de la Prospective à la Fédération Cinov, il fait partie de ceux qui ont le plus insisté sur « l’importance de réunir les gens pour réfléchir collectivement aux problématiques soulevées par le BIM, y compris en imaginant une sorte de coopérative pour trouver des solutions communes ». Dans l’écosystème du BIM, les start-ups jouent aussi un rôle important pour co-construire de nouvelles solutions, à la fois innovantes et facilitatrices. C’est le cas de la plateforme Wittym qu’est venu présenter son fondateur : « Le problème de la communication en temps réel qu’exige le BIM, c’est qu’on se demande toujours qui a la bonne info, au bon moment, a fait remarquer James Grivet. Avec Wittym, nous travaillons à un meilleur partage des infos et des données, à travers notamment la démocratisation de la norme IFC, pour la rendre plus simple et plus accessible. »
Solidarité
Autour de la table-ronde, comme lors des retours d’expérience présentés à Dole, les participants avaient à cœur de bien informer les entreprises, les maîtres d’œuvre, les maîtres d’ouvrage qui vont se lancer dans le BIM, pour qu’ils fassent dès le départ les bons choix, non seulement en termes de logiciels et d’équipement, mais surtout en termes d’attention aux méthodes de travail et aux relations humaines.
Face à un public largement composé de lycéens et d’étudiants, rompus aux méthodes de travail collectives, cette 11ème édition du REX BIM Tour s’est donc voulue particulièrement inclusive, entre générations, entre métiers, entre acteurs de la construction, pour ne surtout oublier personnes, à commencer par les artisans dont le rôle est incontournable.
Cette exigence coopérative – voire solidaire - a conduit Elie Bouche à appeler de ses vœux la création de formations collaboratives pluridisciplinaires, sous forme de BIM Game, « pour donner envie ». Un maître mot qui motive le REX BIM Tour, depuis sa création. Rendez-vous le mardi 9 novembre à Rouen pour sa douzième édition.
