REX BIM Tour du printemps 2020 : les enseignements d’une session à distance
Adapté à la situation exceptionnelle de ce printemps 2020, le choix de poursuivre le REX BIM Tour à distance a permis de ne pas interrompre la dynamique. Deux tables-rondes et trois retours d’expérience se sont ainsi déroulés via la plateforme « zoom » entre les 19 mai et 9 juillet.
Constructions neuves ou réhabilitations, immeubles de logements ou opérations mixtes, avec crèche, restauration et bureaux... les projets réalisés en BIM, présentés dans le cadre du REX BIM Tour en ligne, ont donné la mesure du spectre des objectifs visés et révélé la fourchette des moyens mobilisés. De même, la diversité des intervenants – collectivités territoriales, bailleurs sociaux, éditeurs de logiciels, architectes, bureaux d’études – et de leur origine géographique – Besançon, Strasbourg, Toulouse... - a-t-elle donné du relief aux présentations. Car il n’y a pas un projet-type en BIM, mais une multitude de déclinaisons. Avec pour principal atout la capacité des outils, maquette numérique et démarche collaborative, à s’adapter à chaque projet et aux attentes de leurs utilisateurs. Mais avec quel mode d’emploi ? Quelle méthode ? Quels logiciels ? Quel financement ? Quelle formation ?
Tracer des perspectives rassurantes
A chaque rendez-vous virtuel – comme lors des précédentes éditions du REX BIM Tour en région - les participants ont partagé, dans l’espace de chat de la plateforme, leurs interrogations : coût, problèmes d’interopérabilité des maquettes, manque de maturité des entreprises et des maitres d’ouvrage sont apparus au fil des séance comme les principaux freins au déploiement du BIM.
Loin de nier ces obstacles, le REX BIM Tour les a au contraire mis au cœur des débats. « Nous avons justement lancé le REX BIM Tour, en 2018, pour échanger en toute sincérité sur les atouts et les écueils du BIM », a rappelé à plusieurs reprises Julien Mercier, vice-président de la Fédération Cinov en charge de l’innovation et de la prospective.
Lors des tables rondes du 19 mai et du 18 juin, respectivement consacrées aux enjeux de l’interopérabilité dans le BIM et à la question de la formation, les spécialistes venus débattre ont identifié quelques prérequis pour garantir la réussite du BIM.
« Nous avons tous la chance d’avoir le format IFC, indépendant de tous les éditeurs, pour partager entre tous les acteurs de la construction », a notamment noté Guillaume Vray, responsable d’ALLPLAN France, comme solution pour assurer la compatibilité des logiciels.
Avant tout il faut collaborer
Mais au-delà de la dimension technique, « pour que les acteurs puissent échanger, ce n’est pas qu’une question de logiciels, a insisté Julien Mercier, le 19 mai, c’est aussi une question de règles, de modèles et de langage communs. » « On constate qu’il existe beaucoup de formations sur les outils, les logiciels métiers BIM, a également constaté, le 18 juin, Frédéric Larrive, directeur IPTIC, mais on sent aussi que nos clients, les TPE-PME de l’ingénierie ont un besoin d’information plus sur la méthode collaborative. » « Le BIM c’est la maquette et la collaboration. Sans formation, sur ces deux aspects, c’est difficile à mettre en place, car ce n’est pas forcément instinctif », a estimé de son côté Antoine Cavelier, chargé d’opérations techniques chez Habitation Moderne, à Strasbourg.
La formation, nerf de la guerre
Formation initiale et formation continue sont indispensables pour que les acteurs de la construction, quel que soit leur métier, amorcent le tournant numérique qui se profile aujourd’hui. Elles leur ouvriront de nouveaux horizons aussi bien au stade de la conception que de la construction ou encore de l’exploitation-maintenance. Plusieurs maîtres d’ouvrage, présents sur zoom, ont d’ailleurs tenu à souligner la multiplicité des usages : « Avoir accès à un état exhaustif de ses bâtiments est inestimable pour une collectivité comme Toulouse Métropole, qui dispose d’un patrimoine de 1 600 bâtiments publics » a par exemple reconnu Emilie Tourret, BIM Manageuse à la métropole toulousaine.
Si la formule de la réunion en ligne a pu paraitre naturelle pour parler BIM et transition digitale, l’importance des relations humaines pour bien manier les outils numériques légitime pleinement le retour en présentiel du REX BIM Tour, dès le 24 septembre à Montpellier.