La réhabilitation et l’extension de l’aéroport d’Aix-Marseille se font en BIM. Cette opération d’envergure pour le territoire nécessite à la fois de modéliser l’existant et de mettre en place des méthodes collaboratives innovantes.
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Les outils du BIM mobilisés
Le BIM a été mobilisé à deux moments distincts du projet pour modéliser l’aéroport existant, tout d’abord, en amont de la conception ; pour assurer la fluidité et l’efficacité de la collaboration entre les acteurs, ensuite. Alors qu’on cite souvent les 3 étapes classiques du BIM, que sont la conception, la construction et l’exploitation-maintenance, tout a commencé pour l’aéroport d’AixMarseille avec un 4ème BIM : le relevé de l’existant. « Nous avons procédé à un relevé et à la modélisation de l’existant, explique Candice Hassine, de la société DB-Lab. Cela a représenté un très gros travail mais c’est aussi une réelle plusvalue. » Un relevé laser complet de toutes les zones de l’aéroport qui jouxtent le projet d’extension a été effectué par GEOFIT. Le nuage de points qui en a découlé a permis de générer une maquette structure, une maquette réseaux et une maquette pour le second œuvre. Les maquettes BIM de l’existant sont utilisées pour la conception et l’exploitation du bâtiment, elles jouent un rôle fondamental dans la démarche BIM. L’élaboration d’un processus collaboratif qualitatif a été rendu nécessaire par le nombre d’acteurs et de maquettes numériques utilisées. « Avec une maquette numérique par corps de métier, il a fallu organiser et piloter leur partage et leur agrégation », note Laurence Stern, BIM Manager chez Tangram Architectes.
Grâce à la plateforme web Dabox, les spécialistes de Tangram et DB Lab ont trouvé un moyen de superposer les maquettes produites par les intervenants, quels que soient les formats utilisés. Cet outil permet notamment des mises à l’échelle automatiques et offre un moyen de communication directe entre les participants.
Contraintes rencontrées et solutions apportées
Alors que la logique suppose de démarrer la conception avec une maquette numérique de l’existant, le relevé BIM a dû être réalisé en même temps que la conception. « Cela a complexifié les processus, tout en les rendant très intéressants », remarque Laurence Stern. De cette concomitance inhabituelle a découlé un processus itératif atypique : « Il a fallu assurer des échanges continus et très fréquents entre les BIM relevés et la maquette conception, souligne Candice Hassine, les différents métiers devant mettre à jour leur maquette. Nous avons donc dû faire un point script pour ne pas perdre les mises à jour successives. Cette collaboration aurait dû être mieux anticipée, mais on apprend en avançant ! ».
Quels bénéfices au final ?
Le maître d’ouvrage dispose de plusieurs maquettes numériques : la maquette de l’existant et les maquettes par corps de métier. Si les spécialistes du BIM que sont Tangram Architectes et DB-Lab n’accompagnent le projet que jusqu’à la phase du dossier de consultation des entreprises (DCE), les maquettes numériques évolueront cependant à l’issue de la phase de construction au moment du dossier des ouvrages exécutés (DOE). Elles constitueront un outil précieux pour les années à venir pour l’exploitation et la maintenance de l’aéroport, d’autant plus qu’elles auront été conçues en fonction des usages définis en amont par le maître d’ouvrage. A la demande de la direction de l’aéroport, les collaborateurs ont été formés pendant le projet à manier ces maquettes, ce qui n’est pas courant.
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES +
+ Qualité des maquettes numériques mises à disposition du maître d’ouvrage
+ Communication entre les intervenants
+ Compilation efficace des maquettes via Dabox
+ Formation des collaborateurs de l’aéroport à l’utilisation des maquettes numérique
LES -
- Manque d’anticipation du temps nécessaire à la réalisation du BIM relevé et de la maquette
UNE QUESTION DE LA SALLE
Jusqu’à quel niveau de détail avez-vous modélisé l’existant ?
Des priorités ont été définies pour effectuer le relevé architectural et de structure, d’abord, puis celui des réseaux. Pour mener à bien cette opération, dont la durée avait été mal évaluée, les intervenants ont pu consulter les archives de la construction de l’aéroport, en complément du nuage de points, notamment pour modéliser des endroits difficilement accessibles.