Le viaduc ferroviaire en cours de construction à Mantes-la-
Jolie, dans les Yvelines, constitue l’un des maillons
du prolongement de la ligne du RER E vers l’ouest.
Modélisée en 3D, cette infrastructure est réalisée, sous
maîtrise d’ouvrage SNCF Réseau, suivant une démarche
collaborative “full BIM”. Celle-ci permet d’assembler les
maquettes de différents corps de métier et de faciliter
ainsi la synthèse et les études d’exécution.REXDole
Les outils du BIM mobilisés
Maitre d’ouvrage, maître d’oeuvre et groupement d’entreprises ont tous défini en amont leurs objectifs en matière de BIM : cohérence des pièces produites, qualité des études, communication avec les riverains, accès aux données livrées, fluidité de la maintenance, anticipation d’une démolition éventuelle pour le premier ; capitalisation des données, enrichissement des futurs conceptions BIM et recours au BIM comme aide à la prise de décisions stratégiques du projet, pour le second ; mise en oeuvre d’une démarche Open BIM, établissement d’une présynthèse, revue de projet et consolidation des DOE numériques, pour le dernier. Concrètement, des moyens humains importants sont mobilisés, depuis le démarrage du projet, avec « la constitution d’une équipe multi métiers et multi entités », a expliqué Julien Meloux, projeteur Ouvrages d’art et référent BIM chez COGECI. Par ailleurs, sur cette opération, chaque entité produit sa maquette, laquelle est ensuite envoyée à Bouygues Travaux Publics, dont le coordinateur BIM a pour mission d’agréger les maquettes, pour préparer la présynthèse et les revues de projet. « Nous faisons autant d’itérations que nécessaires pour obtenir quelque chose qui fonctionne », a précisé le projeteur.
Contraintes rencontrées et solutions apportées
« Le plan d’exécution BIM, soumis à l’approbation du maître d’oeuvre, reprend point par point sa convention, a également précisé Julien Meloux, c’est un document guide très important pour le bon déroulement du projet. » En outre, afin que tous les acteurs puissent dialoguer, malgré des logiciels différents, « nous avons opté pour l’utilisation de l’IFC, a t-il indiqué. La qualité de l’IFC a garanti une bonne interopérabilité. » Mues par la volonté de s’approprier les méthodes et les outils du BIM, la maîtrise d’oeuvre et l’entreprise se sont montrées particulièrement attentives au cadrage de toutes les étapes, avec notamment, en présynthèse, un contrôle de la cohérence de la conception et une gestion des interfaces entre les différentes maquettes métiers du groupement. Déterminé à capitaliser des données pour enrichir ses futurs conceptions BIM, le maître d’oeuvre adopte une posture d’écoute de ses partenaires, dont la qualité a été soulignée par le représentant de COGECI.
Quels bénéfices au final ?
Julien Meloux a tiré à Dole un bilan plutôt positif de cette expérience, notamment en termes de dynamique d’équipe : « Les membres du groupement ont joué le jeu, ce qui est essentiel, car pour qu’un projet BIM réussisse, a t-il insisté, il faut que toute la chaine de l’acte de construire y contribue. Si un maillon est défaillant, si tout le monde ne tire pas la charrette dans le même sens, on va audevant de frustrations. » Parmi les points de vigilance, Julien Meloux a essentiellement regretté le changement de personnes au sein de la maîtrise d’oeuvre, entre l’EXE et le DCE, un changement qui a induit un décalage de maturité BIM entre les deux équipes.
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES ++ Bonne implication des membres du groupement + Montée en compétences des acteurs + Bonne interopérabilité des logiciels utilisésLES -- Des équipes de maîtrise d’oeuvre différentes entre les phases EXE et DCE - Différentiels de maturité entre les intervenants - Planning travaux serré, en flux tendu
Les acteurs du projet
À la fois maître d’ouvrage et maître
d’oeuvre, le groupe SNCF Réseau a
confié à Bouygues Travaux Publics le
prolongement du RER E à l’ouest. Le
bureau d’études COGECI fait partie des
sous-traitants du groupement, pour
la conception des structures béton de
soutènement de l’ouvrage. COGECI est un
bureau d’études structures, créé en 1979
et implanté à Lyon. Il compte 80 salariés.
600 mlde viaduc
200 ml de soutènement
Tous les membres du groupement,
tous corps de métiers confondus, ont été très
sensibles à la démarche, c’est pourquoi cela
fonctionne bien entre nous et permet une
montée en compétences de tousJulien MELOUX, projeteur Ouvrages d'Art du bureau d’études COGECI