La construction, en Suisse, d’un laboratoire de
biotechnologies a été pilotée en BIM et en CIM. Des
outils innovants au service d’un projet ambitieux,
comprenant des bureaux, des salles blanches et des
laboratoires modulables (flexlab), mais aussi la création
de réseaux, de bassins de rétention et de voiries. Un
véritable défi pour l’équipe internationale de maîtrise
d’oeuvre en charge de l’opération.
REXLa Grande-Motte
Les outils du BIM mobilisés
Le recours au BIM, considéré comme une évidence par la maîtrise d’ouvrage, adepte des nouvelles technologies, a été prévu à toutes les phases du projet. « Il nous a tout de suite été demandé une maquette 3D renseignée, a expliqué Michaël Fauchet, référent BIM chez Patriarche architecture. Cela a permis la compréhension globale du projet par le très grand nombre d’acteurs impliqués. » L’usage d’une maquette numérique a aussi été justifié par la complexité du projet, un ensemble très compact, comprenant un très grand nombre de réseaux au m². Les acteurs, avec leurs différents logiciels métier (Autocad, Covadis, Revit, Allplan, Tekla), ont utilisé la plateforme d’échange BIM 360, les logiciels de visualisation IFC EVE et TRIMBLE et les logiciels de compilation et de détection de clashs Naviswork et BIM Track. Tous ont progressivement intégré leur maquette métier à la maquette référence, laquelle a regroupé plusieurs modélisations : terrassement, voirie, places de stationnements, espaces verts, mais aussi tous les réseaux (assainissement, bassin de rétention, canalisation d’eau potable).
Contraintes rencontrées et solutions apportées
La complexité de l’opération, la multitude et la dispersion géographique des acteurs ont rendu obligatoire le recrutement d’équipes déjà rodées au BIM, l’utilisation d’une plateforme d’échange et la mise en place d’un processus d’échange, cadré par une convention BIM et suivi au quotidien par un BIM manager. Toutes les semaines, les intervenants se sont réunis autour de la maquette référence, mise à jour tous les lundis matin, « ce qui s’est révélé lourd et prenant », a souligné Michaël Fauchet. « Le degré de collaboration, l’instantanéité des échanges et des mises à jour ont été très intenses », a ajouté Philippe Cottin. Cette rigueur a permis de révéler et de corriger toute une série de clashs : collision entre réseaux et murs du bâtiments, mauvais emplacement des regards, réorientation de certains objets… « Mais certains blocages techniques n’ont pas pu être levés, a regretté Philippe Cottin. Il y a des améliorations de logiciels à faire sur les réseaux secs et d’eau potable qu’on a du mal à mettre en 3D ».
Quels bénéfices au final ?
Optimisation des délais, réactivité et réduction des risques d’erreur font partie des principaux atouts appréciés par la maîtrise d’oeuvre. A cela s’ajoute l’intérêt du BIM en termes de communication et d’appropriation du projet : « La visualisation en 3D constitue un vrai plus pour tous les acteurs, a estimé Michaël Fauchet. On a même pu organiser une visite virtuelle : la maquette numérique est un avatar virtuel du bâtiment. » On parle de jumeau numérique.
Les acteurs du projet
TECTA, un groupe d’ingénierie indépendant de 45 personnes est
spécialisé en infrastructures en environnement.
Patriarche est une agence pluridisciplinaire (architecture,
urbanisme, environnement, structure, VRD…) et internationale de
350 personnes réparties dans 8 agences, en France, en Suisse et
au Canada.
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES +
+ Bonne compréhension d’un projet complexe et compact
+ Capacité de centralisation de la maquette référence
+ Visualisation des clashs
+ Optimisation des délais
+ Qualité des rendus pour une communication plus fluide sur le
projet
LES -
- Rythme hebdomadaire des rendus, vécu comme très contraignant
par les acteurs
- Blocages techniques empêchant la modélisation 3D de certains
réseaux
UNE QUESTION DE LA SALLE
Le maître d’ouvrage a-t-il fourni un cahier des charges
spécifique concernant les fonctionnalités attendues en termes
d’exploitation-maintenance ?
Vu la complexité du projet, le maître d’ouvrage a demandé qu’on lui fasse des
propositions sur le degré de précision des renseignements à porter sur les
données de gestion et de maintenance, a indiqué Michaël Fauchet. Cela aurait
constitué un plus d’avoir ce cahier des charges spécifique, mais ce n’est pas
un frein de ne pas l’avoir.