Avec pour ambition de créer un véritable écosystème de l’innovation, la ZAC ENOVA, située à Labège, au sud de Toulouse, se frotte très naturellement aux nouvelles pratiques de la construction. C’est pourquoi la conception et la réalisation d’une résidence d’étudiants et de jeunes travailleurs, livrée en août 2020, passent non seulement par la mobilisation du BIM, mais aussi par l’évaluation de son efficacité.
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Les outils du BIM mobilisés
Composée de deux entités, la future résidence repose sur un socle commun, comprenant deux commerces. Pour réaliser cet ensemble, le promoteur ALTEAL, qui est aussi bailleur social, a décidé de recourir au BIM. « Comme beaucoup de maîtres d’ouvrage, notre maturité en BIM était faible, explique Florent Dubly, directeur développement du patrimoine et vente chez ALTEAL. Nous avons profité de Labège pour bénéficier d’une expérimentation et réinterroger nos pratiques. » VINCI BOURDARIOS, mandataire du groupement, le cabinet A+ Architectes et le bureau d’études OTCE ont été chargés, début 2019, de mener à bien le projet en BIM, avec pour contrainte supplémentaire de se plier aux exigences de la démarche d’analyse du processus BIM, intitulée BIMétric (voir plus loin). À Labège, le choix a été fait d’atteindre un niveau poussé de définition du BIM, avec trois maquettes numériques (architecturale, structure et CVC plomberie) très détaillées. « A+ Architectes a fait une maquette très approfondie, avec l’incorporation du mobilier, des interrupteurs électriques ou encore des différentes gaines, donne pour exemple Maurand Mesle, chef de projets d’OTCE Midi Pyrénées. Cela a facilité la synthèse. »
Contraintes rencontrées et solutions apportées
Le degré de précision demandé en phase PRO a contraint les parties prenantes « à fournir un travail très conséquent sur la maquette architecturale et les maquettes REX BIM TOUR TOULOUSE · REX 2 REX BIM TOUR TOULOUSE · REX 2 techniques pour que tout fonctionne bien », insiste Maurand Mesle. Corollaire de cette première contrainte, la nécessité de disposer d’une équipe confirmée et homogène : « Le BIM Manager des équipes de VINCI France a joué un rôle clé, reconnaît le chef de projet d’OTCE Midi Pyrénées. Il a permis de tout mettre en musique et de faire le lien avec les référents BIM de la maîtrise d’œuvre et de notre bureau d’études. » En contre partie, cette contrainte a garanti une véritable continuité entre les phases de conception et de construction et une meilleure appréhension du projet, perçue de façon « ludique » par certains acteurs.
Quels bénéfices au total ?
Pour le promoteur, qui sera aussi le gestionnaire d’une partie du bâtiment (les chambres d’étudiants), cette démarche a été l’occasion « de se poser les vraies questions en termes d’organisation, souligne Florent Dubly. Nous avons disposé d’une belle maquette et nous allons avoir un DOE ; mais il va maintenant falloir tirer profit de tous ces outils et être capable de les mettre à disposition des entreprises qui interviennent pour nous, dans nos résidences. » L’aventure n’est donc pas achevée. Pour la directrice générale de la ZAC Enova Labège, la démarche est jugée prometteuse, même si Sandrine Decoux attend d’avoir un retour d’expérience complet pour systématiser le recours au BIM pour tous les projets de la zone d’activité. Au-delà, de ces bénéfices « locaux », c’est le processus global enclenché à Labège qui est en cours d’évaluation, à travers la recherche BIMétric. Commanditée par l’État dans le cadre du PUCA (plan urbanisme construction et architecture), le BIMétric poursuit un double objectif : évaluer pour chaque acteur le retour sur investissement de sa conversion au BIM et fournir au PUCA un état des lieux de la maturité des professionnels ainsi que des pratiques BIM en vigueur. Le schéma ci-contre montre les critères qui sont évalués et le degré de maturité pour chacun des items et pour chaque acteur. « Il apparaît clairement que les intervenants sont à des stades de maturité très disparates, commente Maurand Mesle. Si cette disparité rend le BIM complexe, elle n’empêche pas que chacun progresse en fonction de ses propres objectifs. »
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES +
+ Niveau de détail des maquettes
+ Interopérabilité des maquettes
+ Limitation des clashs au stade PRO
+ Meilleure appréhension du projet
LES -
- Exigences liées au niveau de détail des maquettes
- Disparité de maturité des intervenants vis-à-vis du BIM
UNE QUESTION DE LA SALLE
Comment s’est déroulée la transition entre les équipes PRO et d’exécution ?
Les maquettes numériques ayant vocation à être transmises aux entreprises en toute transparence, la passation de documents n’a posé aucun problème d’après Maurand Mesle, chef de projet d’OTCE Midi Pyrénées : « Nous avons eu des échanges très constructifs
et nous avons guidé les entreprises pour qu’elles puissent se réapproprier les maquettes structure et architecturale.