Pour la construction du nouveau bâtiment des Archives départementales de l’Isère, où seront, à terme, conservés, à Saint-Martin d’Hères, quelque 70 km de linéaires de documents, les bureaux d’études EXO BIM et CETIS Structure ont travaillé, en amont du projet, à l’obtention d’une maquette 3D et de plans d’exécution de la structure.
LyonREXBIM managementExploitation
Les outils du BIM mobilisés
Pour répondre aux besoins du maître d’ouvrage, les bureaux d’études sont partis des plans existants et du « livrable attendu » : « À partir des attentes du client, a expliqué Jacques Dinguirard, directeur cellule d’EXO BIM, nous avons créé des tableaux récapitulatifs des niveaux de détail souhaités en termes d’informations et de représentation géométrique pour chaque objet. » Murs, dalles, toits, plafonds, poteaux, poutres : pour tous ces lots qui forment le clos couvert - périmètre de l’application du BIM dans ce projet - un niveau de détail a été inscrit dans le tableau pour chaque étape, de l’avant projet sommaire (APS) au dossier des ouvrages exécutés (DOE). L’idée est de limiter le niveau de détail au début, pour ne pas alourdir inutilement la maquette. Une fois ces premières données brutes recueillies, elles ont été compilées et paramétrées afin de décliner un premier prototype de maquette « clos couvert », puis d’en extraire de premiers plans. Enfin, une véritable modélisation BIM et des plans d’exécution ont été obtenus. L’objectif des bureaux d’études sur ce projet était de fournir un DOE sous forme BIM pour le clos couvert.
Contraintes rencontrées et solutions apportées
La première difficulté rencontrée tient aux logiciels utilisés. « Il y a des manques dans le logiciel REVIT pour tirer des plans d’exécution, a résumé Aurélie Geoffray, directrice cellule, études d’exécution CETIS Structure. Il y a des choses que nous savons paramétrer avec AutoCAD mais que nous ne savons pas paramétrer avec REVIT. » Si bien que les équipes ont dû refaire à la main 10 à 15% des plans. Plus largement, « nous n’avions pas l’habitude de travailler en 3D, a confié Aurélie Geoffray. C’est une nouvelle méthode de travail pour nos équipes, qui ont dû modéliser tout le bâtiment avant de faire les plans étage par étage. » Des formations et des protocoles ont été déployés pour accompagner les collaborateurs dans l’appropriation de REVIT. « Nous savions que nous allions en baver, témoigne de son côté Jacques Dinguirard, nous avons donc embauché quatre architectes avec une expérience BIM pour qu’ils évitent les blocages éventuels. » « Aujourd’hui, tous nos projets structure sortent avec le logiciel REVIT, a conclu, optimiste, Aurélie Geoffray. Les personnes ont été formées et ne travaillent plus désormais qu’avec ce logiciel ». C’est, enfin, la réticence des entreprises du gros œuvre qui a constitué un frein dans ce projet : « Face à leur peur qu’il y ait des manques et des réserves et face à leurs craintes d’utiliser la 3D, souligne Jacques Dinguirard, nous avons dû renforcer notre communication vis-à-vis d’elles. »
Quels bénéfices au final ?
Si les acteurs ont l’impression d’avoir perdu du temps au départ, au moment de la modélisation, ils assurent en avoir gagner par la suite : « On gagne du temps sur la fin, note Jacques Dinguirard, car on n’a moins de modifications à faire. De plus, nous n’avons pas été mis sous pression pour faire la synthèse BIM. » Convaincu des avantages, le bureau d’études EXO BIM a maintenant modélisé au total plus d’une cinquantaine de bâtiments.
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES +
+ Gain de temps au moment de la synthèse
+ Qualité des rendus
LES -
- Perte de temps au moment de la modélisation
- Difficulté d’appropriation du logiciel REVIT
UNE QUESTION DE LA SALLE
Comment sécuriser le partage d’information, notamment en phase du DOE ?
Au moment du DOE, qui n’est qu’une somme de data à stocker sur une plateforme sure, dont le client est propriétaire, on sort de la plateforme collaborative, ont expliqué les intervenants. A ce stade, les acteurs du bâtiment se déconnectent.