Avec 97 bâtiments, sur 17 sites, l’Université de Caen
Normandie, plus grand propriétaire foncier de la
communauté urbaine de Caen-la-Mer, cherche forcément
à améliorer la gestion de son patrimoine. En 2014,
elle s’est inscrite dans une démarche numérique,
comprenant l’intégration du management BIM,
notamment pour la gestion de sa station de recherche
maritime.REXRouen
Les outils du BIM mobilisés
Confrontée à des frais de fonctionnement très lourds de ses installations, l’Université de Caen Normandie a souhaité s’engager dans une démarche innovante de collecte des données d’exploitation de ses bâtiments, pour trouver des leviers d’économies financières, environnementales et humaines. C’est avec prudence qu’elle s’est dirigée vers le BIM : « Nous avons monté un groupe BIM en interne, témoigne François Caumont, directeur de l’immobilier et de la logistique, à l’Université de Caen Normandie. Je voulais qu’on maîtrise le BIM avant de s’engager dans l’opérationnel. » Commande d’un audit, élaboration d’un plan de charge d’intégration du BIM sur 15 ans, la mutation s’est faite de façon progressive et maîtrisée, à l’image des protocoles de recherche auxquels sont rodés les universitaires. « Je souhaitais que la démarche soit collective, insiste François Caumont, pour qu’on soit capables, en interne, de modéliser, d’incrémenter nos informations dans la maquette et de maîtriser le processus. » Cette stratégie à 15 ans s’est traduite concrètement par un plan de charge intégrant des investissements très importants sur les six premières années, avant que n’apparaissent les premiers gains de rentabilité, prévus à partir de la septième année.
Contraintes rencontrées et solutions apportées
Au bout de cinq années de déploiement de ce plan pluriannuel, le directeur de l’immobilier et de la logistique de l’Université de Caen Normandie tient à souligner le coût du BIM management et la nécessité d’opter pour une approche plus pragmatique, qui limite la collecte de données, pour se concentrer sur les plus utiles. Deuxième écueil repéré par François Caumont, la capacité à « emmener toute la classe » sur le chemin de la réussite : « Cela suppose de former les personnes au fur-et-à-mesure, c’est pourquoi nous avons créé un pôle BIM au sein de l’université, pour atteindre ensemble un niveau de compétences en BIM qui soit harmonisé. » Avançant pas à pas, l’université a fait de l’anticipation des obstacles un vecteur de réussite : après avoir consolidé la phase préparatoire, le passage à l’opérationnel a eu lieu en 2018- 19, à l’échelle d’un bâtiment d’enseignement et d’un bâtiment de recherche. Parallèlement au démarrage des travaux, les équipes ont planché sur la définition des objectifs d’exploitationmaintenance et les contours de la future plateforme exploitationmaintenance.
Quels bénéfices au final ?
Appliquée au fonctionnement de la station marine du CREC – centre de recherche en environnement côtier – en cours de réhabilitation au moment du REX BIM Tour, la gestion BIM doit permettre, à moyen terme, de mieux exploiter un bâtiment qui compte peu de mètres carrés, mais qui se caractérise par une grande complexité de fonctionnement, avec beaucoup de sondes, des atmosphères différentes, une gestion technique centralisée très poussée, beaucoup de réseaux de surface... Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, l’université a récemment fait l’acquisition d’un outil de GMAO « pour faire interagir les maquettes numériques des bâtiments, a expliqué François Caumont. L’idée étant de nourrir les maquettes avec ce qui se passe dans la GMAO, et vice-versa. Mais il convient de laisser du temps aux développeurs pour trouver la bonne solution. »
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES ++ Amélioration de la qualité des échanges entre maitrise d’ouvrage
et maîtrise d’oeuvre + Meilleure compréhension de la technicité du projet + Qualité des maquettes utile à la phase ultérieure d’exploitationLES -- Impacts financiers du BIM sous évalués, notamment le coût des
modifications de la maquette numérique - Temps passé à utiliser les outils BIM - Complexité technique des bâtiments sous-évalué
Les acteurs du projet
L’Université Caen Normandie
entretient un patrimoine de
97 bâtiments, dans lesquels
elle accueille quelque 32 000
étudiants et 5 000 stagiaires
en formation continue.
118haet 285000m²
Grâce au BIM, on peut
simuler des évolutions
de températures de nos
bassins et créer des
conditions virtuelles,
pour évaluer les impacts
en termes de luminosité
et de températures.
Et par conséquent en
termes de frais de
fonctionnementFrançois CAUMONT, directeur de l’immobilier et de la logistique à l'université de Caen-Normandie